Autant en emporte le vent -=- Margaret Mitchell
Roman lu en 2003
Je suis encore immensément bouleversée par ma lecture que j'achève à peine. À chaud, je ne sais même pas si je pourrai correctement vous en faire la critique. Ce roman est beaucoup trop complexe pour que je réussisse à m'exprimer correctement. Aussi vous faudra-t-il le lire !
En bonne et dûe forme:
MITCHELL, Margaret, Autant en emporte le vent, Gallimard, coll. Biblos, 1407 p.
Margaret Mitchell (1900-1949)
Jeune femme à l'aspect fragile, Margaret Mitchell reste l'auteur d'un livre unique, paru en 1936, fresque romanesque sur fond de guerre de Sécession, qui marque la naissance d'une nation et met en scène des personnages condamnés à se haïr, à s'aimer, à se perdre. Le cinéma en technicolor allait imposer, en 1939, aux héros du livre les visages de Vivien Leigh et de Clark Gable. Mais les images sont fragiles comme leur support de pellicule; le roman, lui, demeure vivace comme un arbre; de l'autre côté des mots écrits en noir sur blanc, les figures éternelles de Scarlett O'Hara et de Rhett Butler viennent toujours à notre rencontre.
Ce roman va, je le crois, changer ma façon de percevoir l'amour. L'amour filliale comme l'amour qui enflamme les amoureux.
Remplie d'orgueil et de préjugés, l'héroïne de ce pavé (Scarlett O'Hara) personnifie les sentiments que nous cachons au fond de notre coeur concernant le bonheur. Des sentiments honteux que nous réussissions à repousser au loin dans notre inconscient, mais qui parfois surgissent et nous font trembler de honte et de peur, comme des petits enfants. Vaniteuse à l'excès et si haïssable, je l'ai adoré comme je la plains si fort maintenant que je la comprends un peu plus. Qui peut affirmer ne pas avoir été attiré par ce que nous ne pouvions avoir ? Moi la première, je suis capable de l'avouer: j'ai encore sur le coeur le voile léger d'un échec amoureux particulièrement douloureux, car la fin s'est faite sans mon consentement. Scarlett est comme ça, comme une enfant qui s'intéresse aux jouets des autres bambins parce qu'ils semblent tellement s'en amuser. Puis, si on lui cède, elle n'en voudra plus. On lui offre l'amour, elle le rejette de la main. Plus on l'aime, puis elle fuit. Plus on veut la mettre dans un carcan, plus elle sera farouchement dévergondée. Ses préjugés sur la vie l'aveuglent.
Passionnant et déconcertant.
Tour à tour, il est question de racisme, d'esclavagisme, de sexisme, des moeurs d'une société en ébullition et en changement, d'apparence, de réputation, de moralité... mais la somme de tout ça demeure l'orgueil et les préjugés.
Les Yankees, remplis des préjugés défavorables qu'ils ont des Sudistes (comme quoi ils maltraiteraient tous leurs esclaves Noirs), se mettent en devoir de les affranchir. Une fois cela fait, les Yankees répugnent à s'accoquiner avec les Noirs autrement que pour en tirer profit. Les Sudistes, bien qu'en apparences ils soient racistes, considèrent leurs esclaves comme membre de leur famille. Tant d'opposition et d'incompréhension qui mènent à la douleur. À la formation du Klu Klux Klan par des Sudistes désireux de défendre leurs femmes usant de la même violence dont ils crient vouloir se protéger.
Je m'essoufle, parce que je ne réussie pas à dépeindre le roman comme je le voudrais. J'ai appris beaucoup sur l'histoire en lisant ce pavé.
J'espère que vous aurez envie de le lire. Je serai heureuse d'en discuter avec vous après !
Je lui accorde 5/5.