Le treizième conte -=- Diane Setterfield
Auteur en S du Challenge ABC [9e/26]
La lecture n'a jamais trahie Margaret Lea, elle a toujours été la seule chose sur laquelle elle pouvait compter. Libraire auprès de son père qui tient un magasin de livres rares, sa vie entière tourne autour des livres, mais elle n'a jamais lu que les livres d'auteurs morts, des romans du passé. Bien sûr, elle connaît de nom la plus célèbre auteure de best-sellers d'Angleterre, Vida Winter. Mais les romans contemporains ne l'attirent pas. Lorsqu'elle reçoit une lettre de celle-ci lui demandant d'écrire sa biographie, Margaret ne comprend pas. Pourquoi la choisir pour être sa biographe? Oui, elle a bien écrit un essai sur les frères Goncourt, mais elle n'est pas une biographe professionnelle. Et elle n'a jamais lu Vida Winter et ne connaît rien d'elle. En fait, quelqu'un connaît-il véritablement Vida Winter?
Intriguée par cette requête, elle se rappelle avoir vu un petit livre cartonné qui détonnait des autres, dans la vitrine où son père conserve les ouvrages les plus précieux. Treize contes de la métamorphose et du désespoir, Vida Winter. Mue par une curiosité presque magnétique, elle voulait juste lire quelques lignes pour assouvir son appétit... mais fut happée par l'écriture envoûtante de Vida Winter. Elle lut tout d'un trait. «Je poursuivis ma lecture, terminai le douzième conte et tournai la page. Blanche. Je revins en arrière, repartis en avant. Rien. Il n'y avait pas de treizième conte.»
Une erreur d'impression? Nul ne le sait. Les Treize contes ont été retirés pour que les couvertures soient changées, mais certains se sont échappés. Quel secret se cache derrière le treizième conte? Et si vraiment Vida Winter avait l'intention de lui raconter la vérité sur sa vie?
«Dites-moi au moins une chose: croyez-vous aux fantômes?» lui demanda Vida Winter. «Je vais vous raconter une histoire... une histoire merveilleuse.»
***
C'est un roman touffu qui parle de livres. D'imagination aussi. De fantômes. De maison hantée. D'amour. De famille. De campagne anglaise. De jumelles. Surtout de jumelles. Ah! Comment ne pas être interpellée? C'est un roman qui est difficile à résumer à cause de sa densité et de ses nombreuses histoires dans les histoires. La principale, celle des jumelles Adeline et Emmeline, de leur folie: j'admire l'imagination de Diane Setterfield. Je l'envie. Franchement, j'ai adoré. C'est une véritable conteuse, à la hauteur de sa Vida Winter. Beaucoup de rebondissements, très très british. Beaucoup de références aussi (Jane Eyre, Les Hauts de Hurlevent, La femme en blanc... Sherlock Holmes). Un peu sombre, n'empêche, mais prenant, ça y'a pas à redire!!
Ah! *soupirs* Je ne me sens pas du tout à la hauteur pour vous convaincre de le lire. Plusieurs l'ont fait avec brio (Cuné, Emjy, Allie) ce sont elles qui m'avaient fait noter ardemment ce titre dans mon petit carnet. Puis, n'y tenant plus, j'ai succombé et je l'ai acheté.
«Vous connaissez ce sentiment qui vous vient quand on commence un nouveau livre avant que la membrane du précédent ait eu le temps de se refermer complètement? Les idées, les thèmes, et même les personnages du dernier ouvrage ont impregné les fibres de vos vêtements, et quand vous ouvrez le suivant, ils sont toujours là.» p.277
C'est exactement ÇA.
5/5
Diane Setterfield, Le treizième conte, Plon, 389 p.