Les quatre filles du Dr March -=- Louisa M. Alcott
Auteur en A
La quatrième de couverture: Dans une petite ville américaine, la famille March s'apprête à fêter Noël. Mais pour Meg, Jo, Beth et Amy, le coeur n'y est pas: la guerre de Sécession a été déclarée et leur père, qui a choisi de s'enrôler comme aumônier, est parti au front.
Pendant ce temps, les quatre soeurs doivent vaquer aux tâches quotidiennes avec leur mère, secondée par la fidèle Hannah. La vie s'organise, avec son lot de joies et de peines, de bonnes résolutions, de francs éclats de rire, d'amitiés qui se nouent...
Chacune a son tempérament: Meg, l'aînée, seize ans, la romantique; Jo, le «garçon manqué»; Beth, douce et altruiste; Amy, onze ans, petite coquette... Toutes quatre font l'apprentissage de la vie au fil d'épreuves parfois poignantes, mais aussi d'aventures cocasses ou tendres.
Une belle leçon de bonheur et d'humanité...
J'ai beaucoup aimé ce roman dont je connaissais l'histoire générale pour en avoir vu l'adaptation (avec Winona Ryder et Christian Bale, entre autre). Je me promettais de lire le roman depuis une éternité et en cherchant un auteur en A pour le challenge ABC, je suis tombée sur ce titre. Je ne sais pas s'il y a une suite (l'adaptation semble suggérer que oui, à moins qu'elle ne fut romancée); en tout cas, ce roman m'a ouvert l'appétit.
C'est un beau roman, comme l'énonce la quatrième de couverture. Par contre, à mon âge vénérable(!), je l'ai trouvé un peu trop porté à la morale judéo-chrétienne à mon goût. L'accent est vraiment mis sur le repentir des petites March, qui après avoir fait des bêtises (avoir préféré les jeux à leur tâches domestiques ou le reprisage des chaussettes; ou encore, s'être lamentées sur le fait qu'elles sont pauvres et ne peuvent se payer autant de jolies robes que leurs amies, ETC.) se confient entre elles ou à leur maman, versent quelques larmes et jurent de ne plus être aussi égoïstes, ETC. C'est un peu lassant parfois et j'ai corné (oups!) quelques pages pour noter certains passages particulièrement fort de cette méthode. En voici un:
[Madame March à Amy, la plus jeune, qui a été châtié à titre d'exemple par son maître d'école pour ne pas avoir respecter la règle voulant qu'elle n'apporte pas de confiserie en classe.] «Je n'aurais certes pas choisi ce genre de punition, mais je me demande si ce n'est pas une meilleure leçon qu'une méthode plus douce. [...] Tu as beaucoup de petits talents et de qualités, mais point n'est besoin d'en faire étalage car la vanité gâche le génie, aussi parfait soit-il. Il y a peu de risque que le talent ou la bonté véritables restent bien longtemps méconnus et même si c'était le cas, la seule conscience d'en être pourvu et de les exercer devrait déjà être une satisfaction suffisante. Le grand charme de tout pouvoir est la modestie.» p. 98.
Madame March est très pieuse. L'auteur devait l'être sans aucun doute. Ce n'est pas déplaisant, même si ce ton est agaçant à certains endroits, on se sent malgré tout appelé à être en accord avec les propos et à faire preuve d'autant de vonlonté d'abnégation que les petites March! En somme, c'est un roman tout gentil (et joliment écrit) sur l'art d'apprendre à reconnaître le bonheur et à l'apprécier (sous toutes ses formes, en particulier dans les petits bonheurs).
Les personnages sont attachants et ma fibre maternelle (tout comme ma fibre romantique) a vibré tout du long. Même si ce n'est pas le meilleur roman que j'ai lu, ça reste un très bon moment de lecture qui nous reste longtemps en tête et nous remplit d'espoir. 4/5