Beignets de tomates vertes -=- Fannie Flagg
Auteur en F du Challenge ABC [22e/26]
Il m'en a fallu du temps pour en venir à bout, mais ce n'est pas parce que ce n'était pas bon! Au contraire. Mais c'est définitivement un roman qu'il faut lire d'un coup, sinon on s'y perd un peu. Ça foisonne là-dedans, c'est le cas de le dire.
Pour ceux qui comme moi partent du film, sans être déçus, c'est très différent. En tout cas, c'est très différent du souvenir que j'en gardais, mais il y a des années que je ne l'ai pas vu. L'histoire est en 2 temps. D'abord celui de la famille Threadgoode débutant en 1929, puis celle d'Evelyn Couch (48 ans) vers le milieu des années 80, une femme triste et soumise qui va littéralement apprendre à vivre et à s'affirmer au contact de Mrs. Cleo Threadgoode -86 ans- qu'elle rencontre en allant à la maison de retraite visiter sa belle-mère. Par les souvenirs éparpillés que livre la joyeuse Mrs. Threadgoode (à qui il arrive de mettre sa robe à l'envers!), nous suivons les moments forts des Threadgoode en particulier les aventures d'Idgie, le garçon manqué de la famille, le véritable bout-en-train. C'est finalement surtout la période faste du Whistle Stop Café, en Alabama, qu'Idgie et Ruth tiennent pendant plusieurs années et qui ouvre sa porte aux démunis et où toute la ville de Whistle Stop se retrouve.
C'est très anecdotique et c'est très drôle, même hilarant parfois. Les chapitres sont très courts, ponctués par des extraits de la gazette de Weems (le journal local de Whistle Stop, tenu par Dot Weems) et parfois par des extraits de journaux des villes environnantes. L'histoire entre Evelyn et Mrs. Threadgoode est un prétexte au fond (même si c'est sympathique et que leur amitié est touchante), ce qui nous plaît véritablement c'est de suivre les frasques d'Idgie. Je m'attendais à tout moment à lire le récit douloureux de la mort de Buddy, le frère d'Idgie. Le film en a fait quelque chose de gros, alors que le roman ne fait que mentionner brièvement sa mort et la douleur que cela a été pour Idgie qui l'adorait. Les personnages secondaires Sipsey et son fils Big George, et tout le contexte racial... qui donne une étonnante profondeur au roman, je ne l'ai pas vraiment perçu dans le film. Et l'histoire qui chez nous a donné le titre «Le secret est dans la sauce»... pas aussi percutant à la lecture! Quoi que, pour la tête de Frank(!) (...) Mdr!
Bref, on referme le roman avec un petit pincement au coeur! J'en aurais bien pris encore, moi, des aventures des Threadgoode. 4/5